La piéride du chou (Pieris brassicae) est un grand papillon blanc avec des taches noires. De la famille des Pieridae, cet insecte est connu pour déposer ses œufs sur les choux potagers des jardins. La colonie de chenilles dévore alors les feuilles au grand dam du cultivateur. Il cherchera des moyens de lutter efficacement pour protéger ses plans avec un traitement bio, en faisant des associations de plantes ou en employant des astuces de grand-mère. Voilà ce qui se passe la plupart du temps avec les larves de ce papillon commun. Consomme-t-il d’autres plantes que le chou ? Si oui, est-il possible de cohabiter avec cet insecte et de lui laisser une place au jardin ? Voyons cela ensemble.
Grand papillon blanc – Présentation
Il n’est pas simple pour un néophyte en entomologie d’identifier correctement les 4 principales espèces d’Île-de-France (piéride de la rave, piéride de la moutarde, piéride du navet). Premier critère, la piéride du chou est la plus grande avec une envergure pouvant atteindre 65 mm. Les ailes antérieures sont pointues. Ces mêmes ailes sont marquées d’une tache noire qui s’étend de chaque côté de l’angle. Le dimorphisme sexuel est reconnaissable chez la femelle grâce aux deux points noirs de chaque côté (voir la photo ci-dessous) qu’elle seule a. Et puis, une strie souligne le second point. La femelle est plus grande que le mâle.
Habitat
Bien qu’il soit présent dans les parcs et jardins, je l’observe régulièrement dans les prairies sèches où poussent la sauge des prés, les scabieuses, les vipérines et autres fleurs des prés. En fait, sa stature et son mode de vie donnent à ce papillon blanc l’occasion d’explorer la région dans lequel il se trouve. Durant ces déplacements, il n’hésite pas à rechercher un(e) partenaire pour s’accoupler, un site de ponte ou tout simplement le nectar des fleurs sauvages. Je note que la piéride du chou aime les milieux ouverts et rechigne à fréquenter les bois sombres et humides. Il préfère les chemins ensoleillés et les couloirs de verdure que forment les jardins citadins. Il est commun partout en France. Comme tous les autres papillons diurnes, ses populations subissent une régression régulière que les scientifiques constatent année après année.
La chenille de la piéride du chou
Une fois les différents cycles de croissance accomplis, la chenille mature est jaune avec sur le sommet du dos des points foncés et un peu plus bas une sorte de ligne de la même couleur. Elle est couverte de petites soies qui forment un duvet. En milieu naturel, les imagos pondent sur les crucifères sauvages comme Alliaire officinale (photo ci-dessous) qui est aussi de la famille des Brassicacées. D’autres plantes hôtes sont aussi utilisées comme la moutarde des champs, la capucine, la giroflée, le navet. Sinon, l’aliment de base de la chenille de la piéride du chou se trouve dans les cultures maraîchères ou dans les potagers. Il s’agit des choux cultivés ou apparentés à cette famille.
Comment traiter les choux quand ils sont envahis par une colonie de chenilles, telle est la question. Existe-t-il des trucs et astuces de grand-mère qui permettrait d’éviter d’avoir recours aux pesticides ? En préparant cet article, j’ai découvert que des traitements bio existaient pour créer un environnement dissuasif. Le but n’étant pas de tuer les vers, mais d’éviter d’en avoir, ce qui est préférable.
Prédateurs et parasites
Déjà, il faut savoir que l’oiseau est un des prédateurs naturels de la chenille. La plupart du temps, ce sont les passereaux insectivores ou même granivores qui pendant la période de nourrissage des poussins adaptent leur régime alimentaire.
Et puis, il y a 2 autres types d’ennemies qui réduisent les colonies de larves. Le premier est le camp des prédateurs (guêpe, chrysope, syrphe) qui attaquent l’œuf ou la chenille. Ceux-là tuent pour se nourrir eux-mêmes. Le second est la famille des parasites (mouche tachinaire, ichneumon) qui pondent dans la chenille pour servir de garde-manger à la progéniture.
Première conclusion de bon sens, favoriser la présence des oiseaux et de ces insectes précieux. Cela passe par exemple par la pose de nichoirs adaptés aux rouges-gorges, aux mésanges. Ensuite, réserver une partie du jardin pour la pousse d’herbes sauvages où la tondeuse ne passera pas. Si vous n’utilisez pas de pesticides, les insectes reviendront d’eux-mêmes avec le cortège de prédateurs naturels. Il s’agit de faire le premier pas avec ces dispositions pour aborder le traitement bio pour éviter les chenilles.
Trucs et astuces bio
Plusieurs trucs et astuces bio sont possibles pour éviter de tuer les chenilles de la piéride du chou. En voici quelques-uns à tester, à associer, à combiner pour obtenir des résultats qui n’endommagent pas la biodiversité et qui permettent au jardinier d’avoir le fruit de son labeur.
Lutte mécanique
À l’apparition du papillon au printemps, vérifier les choux pour voir si de petits œufs jaunes ont été déposés. Si c’est le cas, pourquoi ne pas les récolter et au lieu de les éradiquer pourquoi ne pas les déposer au pied de l’alliaire officinale (plante hôte également du papillon blanc) ou de moutarde sauvage, si vous le pouvez. Idem, si vous trouvez de petites larves.
Deuxième truc, prendre un filet à mailles fines pour que les imagos ne puissent pas pondre sur les choux.
Cultiver des plantes repoussantes
Voici des trucs et astuces bio qui auront un effet répulsif sur les piérides. Quelques plantes aromatiques peuvent être installées près des plants de choux. Citons les plus connues d’entre elles comme la mélisse, le thym, la menthe, la sauge. La mélisse à l’avantage d’attirer aussi les prédateurs du papillon.
Répulsifs naturels
En association, vous pouvez envisager de mettre à côté des choux, des plans de tomates ou de céleri. Certaines décoctions bio ont un effet répulsif sur le papillon qui passe son chemin sans s’y arrêter. Ainsi avec des infusions de verveine, de tanaisie commune, vous obtiendrez un puissant effet de dissuasion sans aucun effet sur les populations de Pieris brassicae. Je n’ai pas testé ces préparations, car je n’ai pas de potager. Donc, selon vos possibilités, testez ces traitements et faites-nous part des résultats.
L’avenir de Pieris brassicae
Sans être préoccupantes, les populations de piérides du chou, bien que capable de long déplacement, subissent également les dégâts de tout un tas de facteurs que nous connaissons tous. Rappelons-nous que cette espèce n’est pas seulement une dévoreuse de choux, mais aussi un pollinisateur précieux pour les plantes à fleurs. À son niveau, il contribue à la biodiversité des prairies. Son passage dans les jardins est l’occasion d’admirer Pieris brassicae. En Seine-et-Marne, deux générations d’imago peuvent voir le jour.
- Que pouvons-nous faire pour cohabiter ?
- Quelles solutions naturelles fonctionnent le mieux sans avoir à éradiquer ?
- Quel traitement bio est efficace dans le respect de la vie sauvage ?
Voilà autant de sujets, qui méritent notre attention lorsque la question se posera de votre côté.
Merci pour ces illustrations, je veux savoir, quelle différence existe-il entre plantes repoussantes et les répulsifs naturels.
Bien amicalement.
Bonjour Saya,
Il n’y a pas vraiment de différence entre les 2 termes puisqu’ils produisent le même effet !
Certaines plantes seront plus efficaces en terre et d’autres un fois préparées sous forme de décoction.
Cdlt
Merci pour cet article très intéressant. La piéride est un papillon commun, et de ce fait, on oublie un peu de se pencher sur son mode de vie, car on croit le connaître.
J’ai appris plein de choses, merci!
Je suis content que cela vous plaise Marie-Claude !
Bonjour,
J’étudie depuis quelques années les insectes et cet article bien
documenté m’a appris bien des choses.
Merci ( je sais que le temps que tout cela prend!)
Avec plaisir, merci Jacques pour votre appréciation !
Si seulement tout le monde agissait comme vous dans tous les sens de l’écologie selon son véritable sens et non celui de la politique !
Quand j’étais gamin, c’était le premier papillon que j’aimais à observer, puis vinrent les paons de jour, les grands mars changeants enfin tous ces poèmes volants de leurs éclats colorés.
Merci à vous de nous sonner les cloches, grands malades humains que nous sommes !
Merci Étienne d’avoir partager votre histoire à travers ce commentaire !
Bonjour Djamal,
Merci, pour tes images superbes et tes recherches, et astuces biologiques qui respectent la vie au lieu de la détruire : déplaçons les œufs, pour les déposer sur des plantes hôtes qu’affectionnent les chenilles.
Bon dimanche, avec de belles surprises et rencontres photographiques.
Bises.
Amitiés.
Brigitte.
Merci Brigitte pour ton passage sur mon dernier article sur ce papillon.