fuligule morillon en vol (Aythya fuligula)

Fuligule morillon (Aythya fuligula) – Canard sauvage

Comme canard sauvage, le fuligule morillon (Aythya fuligula) fait figure d’oiseau chassable à peu près partout en France. Présent sur la liste des espèces pouvant être tirées, ce migrateur partiel subit régulièrement de la réduction de ses effectifs. Comme beaucoup d’anatidés, ils pâtissent du loisir ou de la tradition. Mais approchons-nous de ce canard plongeur discrètement.

Description du mâle et de la femelle

Chez les anatidés, le dimorphisme sexuel est fréquent. Le mâle porte un plumage tout en contraste tandis que la femelle a une tenue plus discrète. Voyons un peu leur apparence respective. La beauté du fuligule morillon mâle réside dans 3 caractéristiques, selon moi.

 

La première est la huppe ou houppe qui redescend sur sa nuque. Cet attribut le distingue de la cane. Ensuite, vous remarquez l’iridescente des plumes de la tête. Selon l’angle d’observation, la couleur reflétée est soit noir, soit violet. On retrouve le même type de plumage irisé avec le Colvert. Enfin, l’œil orange contraste avec la teinte sombre de la tête. Pour compléter cette description, ajoutons un bec clair avec le bout noir. Le reste du corps est noir et blanc. Le seul point commun de la femelle avec le mâle, c’est les yeux ! Le plumage brun uniforme et un bec foncé à clair selon les canes.

Ce joli petit canard mesure 45 cm de long (environ) pour une envergure comprise entre 67 et 73 cm.

 

Fuligule morillon mâle (Aythya fuligula)
Iridescence violette

ou

Fuligule morillon mâle (Aythya fuligula)
Iridescence verte

Habitat

Ce palmipède trouve quelques refuges en Île-de-France ou quelques couples se reproduisent. L’espèce a besoin de plans d’eau pas trop profond et ayant une végétation aquatique et riveraine. Cette présence est nécessaire pour la survie dans les étangs régionaux.

Mode de vie du Fuligule morillon

Le fuligule morillon est canard qui plonge pour trouver sa nourriture. Ce palmipède qui a des apnées de 10 et 20 secondes peut parcourir jusqu’à 10 m sous l’eau. Ces capacités aquatiques lui sont utiles dans les étangs et gravières de faible profondeur.

Alimentation | Régime alimentaire

Le régime alimentaire d’Aythya fuligula est riche et varié puisqu’il est constitué de larves de libellule et de mollusques. Sa nourriture est complétée de têtards, d’alevins et de végétation aquatique. Ce régime varié lui permet de stationner à peu près sur tous les plans d’eau européens. Même en hiver, il peut trouver des larves de libellules et de la végétation aquatique, sans compter les bivalves de type moules d’eau douce.

Nidification | reproduction

À la sortie de l’hiver, les couples sont formés. Commence alors les parades nuptiales des mâles qui plient le cou sur l’arrière. En forêt de Fontainebleau, un couple d’Aythya fuligula a niché puisque j’ai photographié un couple de fuligules morillon avec des poussins.

Comme beaucoup d’anatidés, la ponte est constituée d’une dizaine d’œufs. Les poussins sont nidifuges et quittent rapidement le nid à leur naissance. Il n’est pas rare que le nombre de canetons soit moins nombreux que prévu à cause de la prédation opérée les poissons carnassiers (brochets), les rapaces, les grands échassiers, les mustélidés, voir les canidés (renards).

 

Femelle du fuligule morillon avec ses poussins
Femelle du fuligule morillon avec ses poussins

Aire de répartition d’Aythya fuligula

Ce canard sauvage prend ses quartiers d’été dans les régions nordiques d’Europe. Pourtant, le fuligule morillon a étendu sa distribution dans les zones tempérées dont la France. Son aire de répartition élargie vous permettra peut-être d’observer cet élégant oiseau d’eau dans les zones humides de votre région. L’hiver est le moment idéal pour le rechercher, car il arrive sur notre territoire avec le froid.

En hivernage

Pendant l’hiver, des compagnies de canards sauvages stationnent sur les plans d’eau de la région de Fontainebleau. Les espèces présentes sont variées puisque le fuligule morillon est souvent accompagné du fuligule milouin, du canard siffleur, du canard chipeau. Se mêle à eux parfois, le canard souchet ! Vous comprendrez donc qu’il faut bien se couvrir lors de séance de birdwatching (observations ornithologiques) car le vent est mordant au bord des étangs.

 

5 commentaires

  1. Bonjour,
    Nous avons trouvé 4 petits sans parents que nous avons laissé seuls sur le canal de l’Aisne, suite aux conseils pris auprès de la LPO.
    Avez-vous quelques recommandations complémentaires à nous apporter ?
    Cordialement.

    • Je comprends votre inquiétude maid il est difficile de vous proposer une autre solution dans cette circonstance.
      L’absence des parents peut avoir plusieurs causes.
      En tous cas, félicitations pour votre démarche responsable !

  2. Bonsoir Djamal,

    J’ai toujours le même plaisir à vous lire.
    Vous êtes non seulement un naturaliste de premier plan, mais aussi un excellent pédagogue.
    Je vous dois beaucoup de découvertes, mais aussi une approche respectueuse d’animaux parfois modestes que vous faites mettez en scène avec délicatesse et me semble-t-il pas mal de tendresse.
    Que vous dire, sinon un seul mot :  » Continuez ! ».
    Très amicalement
    J.F.

  3. Ma forêt de naissance ne cesse de me combler de plaisir !

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