Vol en tandem de Sympétrum strié mâle et femelle (Sympetrum striolatum)

Sympétrum strié (Sympetrum striolatum)

Le Sympétrum strié (Sympetrum striolatum) appartient à la famille des Libellulidae et l’ordre des Odonates. Les libellules de ce groupe se caractérisent par les ailes étendues à plat et perpendiculairement au corps, au repos. Cet insecte extraordinaire possède des caractéristiques intéressantes. Voyons ce que nous apprend cette espèce.

Description

Sympetrum striolatum présentent un dimorphisme sexuel marqué entre le mâle et la femelle. Cela vaut aussi pour les imagos immatures qui sont source d’erreur pour l’identification. Cette libellule a une taille moyenne comprise entre 35 et 45 mm pour une envergure pouvant aller jusqu’à 60 mm. Certains critères morphologiques aident pour déterminer cette espèce. Par exemple, le mâle est de teinte rouge avec 2 bandes jaunes formant un angle de 45° par rapport à la ligne de corps. Comme autre clé permettant de la différencier de proches cousins, il y a une ligne noire qui part du front, mais qui ne descend pas sur le bord des yeux. Enfin, les pattes sont entourées par des zébrures couleur jaunâtres. Leurs ailes diaphanes étalées affichent des stigmates brunâtres à roussâtres. En fait, les ptérostigmas qui représentent le bord antérieur des ailes sont une zone renforcée. Sur cette partie, il y a des taches couleur rouille, voire noirâtres.

 

 

Sympétrum strié femelle (Sympetrum striolatum)
Femelle

Chez la femelle, on retrouve la plupart de ces critères sauf pour la coloration plus terne qui tient plus du brun orangé. Celles-ci présentent un camouflage plus discret que celui des mâles pour réduire le risque qu’elles courent lors de la période de reproduction et notamment pendant la ponte. Notez qu’ils ont une tête très mobile. Ils sont capables de suivre du regard une proie qui passe.

Habitat

Le Sympétrum strié est ubiquiste, c’est-à-dire qu’il colonise différents milieux aquatiques. On l’observe dans des eaux stagnantes jusque dans des cours d’eau à faible courant, mais bien végétalisés. Elle peut se rencontrer loin de l’eau.

Régime alimentaire

Les adultes sont capables d’attraper des proies volantes ou posées (diptères le plus souvent, mais aussi parfois des agrionidés). Les larves aquatiques de ce libellulidé sont carnassières. Elles se nourrissent de petits invertébrés qui passent à leur portée.

Reproduction

Lorsque le mâle a repéré une femelle, il essaiera de s’arrimer derrière la tête de cette dernière. Ensuite, une fois posée, la femelle repliera le bout de son abdomen vers le bas du thorax du mâle (où se trouve l’organe reproducteur) et un mécanisme d’accrochage les maintiendra le temps de l’accouplement. Durant cette pose, elle se sert de ces pattes pour se maintenir à l’abdomen du mâle. Il arrive parfois, comme ce fut le cas lors de cette observation que la ponte s’effectue en tandem. C’est la garantie pour le mâle d’assurer sa propre descendance et cela évite à la femelle d’être accaparée par d’autres congénères. La femelle effleure la surface de l’eau en position verticale pour déposer ses oeufs. Il s’agit alors de ponte exophytique.

Vol en tandem de Sympétrum strié mâle et femelle (Sympetrum striolatum)
Vol en tandem (mâle devant et femelle derrière)

 

Pour le Sympétrum strié, l’éclosion des oeufs peut être rapide si le climat est favorable. Sinon, des mécanismes naturels rentrent en jeu pour ralentir voire mettre en pause le développement embryonnaire. Par exemple, si la ponte est tardive dans l’année, les oeufs peuvent rentrer en diapause durant l’hiver pour continuer leur développement au printemps suivant. Donc, il arrive souvent que le cycle d’une libellule dure 1 année (en Île-de-France).

Pour le développement de la larve aquatique, un autre mécanisme entre en jeu pour sa croissance. Lorsque le milieu dans lequel elle se trouve est abondant en proies et que la température de l’eau est chaude, la croissance est rapide. À l’inverse, une température basse du milieu liquide et un manque de proies rallongent cette période de développement. Ce qui veut dire que la région de France où la ponte a été faite produira plus ou moins rapidement des imagos. Les larves de libellule chassent de petits crustacés dans les premiers temps de leur vie. Plus grandes, elles s’attaquent aux petits alevins, aux larves d’insectes.

Période de vol

La présence de cet Odonate en Île-de-France est quasiment continue du mois d’avril au mois d’octobre. Cet insecte effectue chaque année un voyage spectaculaire, caractérisé par des déplacements coordonnés. Des millions d’individus sont soufflés l’automne par les vents littoraux des côtes de l’Europe Centre-Ouest, sans jamais faire retour à leur point de départ.

Les prédateurs naturels

Bien que rapide et habile en vol, aux différents stades de développement, les libellules subissent des pertes dans leurs effectifs. La chaîne alimentaire en place prélève chaque année une grande quantité d’Odonates. Le Sympétrum strié en subit aussi les conséquences. Il faut distinguer 3 périodes du cycle annuel qui subissent des prélèvements. Il y a le stade larvaire (phase aquatique), la période de l’émergence particulièrement critique pour l’animal et enfin la partie aérienne.

Au stade larvaire

  • Coléoptère et hémiptères aquatiques
  • Poissons
  • Amphibiens

Lors de l’émergence

  • Oiseaux
  • Écrevisses de Louisiane
  • Rats
  • Hérissons
  • Genettes

Imagos

Répartition en Île-de-France

Sympetrum striolatum est ubiquiste, c’est dire qu’on la rencontre dans différents types de biotopes. En région parisienne, on la trouve le Sympetrum strié dans tous les départements de la petite et de la grande couronne. Comme elle a une période de vol étendu, c’est peut-être une de celle que vous aurez le plus d’occasions d’observer.

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