Hibou moyen-duc (Asio otus)

Hibou moyen-duc (Asio otus)

Le hibou moyen-duc (Asio otus) est un rapace nocturne de l’ordre des Strigiformes et de la famille des Strigidae. Hôte discret de la forêt de Fontainebleau, il fait partie de ces animaux proches de nous, mais méconnus à cause de son mode de vie. Cet oiseau peu commun contribue à l’équilibre écologique des milieux qu’il fréquente. Découvrons ensemble sa morphologie, son habitat, son régime alimentaire et son mode de reproduction.

Description

Ce rapace nocturne a une taille moyenne comprise entre 35 à 40 cm de long avec une envergure d’environ 90 à 100 cm. Son poids moyen est de 425 grammes. Sa morphologie se caractérise par une tête ronde et large avec des aigrettes de 3 à 4 cm sur le sommet de la tête. Son plumage est généralement brun et beige avec des marques sombres et des taches blanches. Les mâles et les femelles ont un plumage similaire, bien que les femelles puissent être légèrement plus grandes. Le mimétisme du plumage le rend difficile à détecter dans la végétation.

hibou moyen-duc (Asio otus) en forêt de Fontainebleau

Habitat

Le hibou moyen-duc est un oiseau qui affectionne les habitats boisés et forestiers, ainsi que les lisières, les vergers et les parcs. Il peut également être trouvé dans les zones agricoles ouvertes et les marais, tant qu’il y a des arbres pour se percher et des zones herbeuses pour chasser.

Régime alimentaire

Le hibou moyen-duc se nourrit principalement de micromammifères tels que les souris, les mulots, les campagnols et les musaraignes, mais il peut également chasser des oiseaux, des insectes et des amphibiens. Il chasse principalement la nuit, en utilisant son ouïe très développée pour localiser sa proie. Il utilise également sa vue et sa capacité à voler silencieusement pour capturer sa proie.

Période de reproduction

La période des amours selon les régions de France se situe entre la fin de l’hiver et le début du printemps, soit de février à mi-avril. C’est à ce moment que nous avons le plus de probabilité d’entendre son chant. Il s’agit d’un hululement grave et sonore qui peut être entendu de loin.

Nidification

Asio otus ne construit pas de nid. Il n’utilise pas les trous d’arbres. Les couples recherchent les nids abandonnés de pies ou de corneilles pour y déposer sa ponte. La femelle dépose de 4 à 6 œufs blancs ou gris pâle, qu’elle couve pendant environ 4 semaines. Le nourrissage des poussins par les deux parents dure de 3 à 4 semaines. Pendant la couvaison, le mâle chasse et rapporte la nourriture à la femelle et aux premiers éclos. Les jeunes quittent le nid entre 4 à 5 semaines après l’éclosion.

Comportement

Le hibou moyen-duc est oiseau sédentaire, donc il ne migre pas. Cependant, les individus se trouvant en altitude peuvent faire preuve d’un erratisme hivernal. Ils ne quitteront pas le territoire, mais affronteront les périodes froides dans de meilleures conditions. D’ailleurs, cette espèce a pour habitude de former des dortoirs pouvant compter plusieurs dizaines d’oiseaux pendant la mauvaise saison.

Son observation semble compliquée à cause de ses mœurs nocturnes. Étant principalement actif la nuit et il passe la plupart de la journée cachée dans un arbre collé à un tronc. De plus, il est très discret et silencieux. Ainsi, l’entendre est plus facile que de le voir.

8 commentaires

  1. Superbes photos, Djamal!
    J’ai appris plein de choses grace au commentaire et je me suis rappelé également que les hibous et chouettes savent voler sans faire de bruit. En Seine-et-Marne, j’ai eu souvent l’occasion d’en croiser (Surtout des chouettes) et j’étais quasiment sidéré de les voir passer, soudain au dessus de moi, à la nuit tombante sans entendre le moindre bruissement d’ailes!
    Le matin, il m’arrivait aussi de voir parfois des chouettes près d’une mare, sans doute en quête d’une dernière grenouille imprudente avant d’aller dormir dans la forêt proche. Leur tête était blanche avec des yeux noirs, évoquaient pour moi « un petit fantôme ». Je savais par un vieux paysan et des crottes sur le sol qu’il y avait un vrai hibou en haut d’un vieux noyer, mais je n’ai jamais eu la chance de le voir.
    Que de souvenirs 🙂 Bonne continuation et j’attends le prochain article avec impatience!

  2. Bonjour Djamal,
    Nous avions un couple de hiboux qui nichaient dans les micocouliers… Cela exaspérait mon père de les entendre chanter… devant la fenêtre de sa chambre ! Moi, j’adorais les observer, à tour de rôle perchés sur l’une des fourches des grosses branches de cet arbre majestueux ! Toujours la même fourche et toujours le même micocoulier, alors qu’il y avait plusieurs micocouliers dans la cour… Sous un autre micocoulier, des mésanges bleues nichaient chaque année dans un appareil de levage… Les hiboux profitaient des nombreux surmulots qui couraient se cacher dans les palmiers et les divers dépendances autour du poulailler… , attirés par les stocks de graines entreposées. Pas un hasard que ces hiboux se soient installés dans ce couvert végétal frais, ombragé et épais… à l’abri des chiens, pour y élever leurs nichées.
    Merci Djamal de ton article et photos. J’adore ! Vrai que le Grand Duc est visuellement hyper discret et se confond avec son milieu, mais le tronc grisâtre des micocouliers le trahissait. L’été les troncs cachaient parfaitement les cigales… Ces oiseaux avaient trouvé le gîte et le couvert… en toutes saisons.
    Bonnes vacances, au frais si possible.
    Bises.
    Brigitte.

  3. Bonjour et merci pour l’article (et les magnifiques photos).

  4. J’ai un très vieil arbre plein de trous dans un pré. Chaque année je surveille discrètement, mais rien, même pas de crottes au pied de l’arbre. Juste un peu de sciure de bois, signe qu’il y a bien un habitant. Monsieur ou Madame hibou, si vous cherchez un logis, venez dans le Perche, vous y trouverez le gîte et le couvert

  5. Merci pour votre article. J’en ai appris, des choses !

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