Épervier d'Europe (Accipiter nisus) - Rapace - Portrait

Épervier d’Europe (Accipiter nisus) – Rapace / Oiseau de proie

L’épervier d’Europe (Accipiter nisus) est un petit rapace qui fréquente bois et forêts. Il s’aventure même parfois dans les parcs des grandes villes. Bien que commun, ce petit oiseau de proie est moins visible que d’autres comme le faucon crécerelle. J’ai croisé sa route à plusieurs reprises et dans de drôle de circonstances. Mais laissez-moi vous expliquer comment je l’ai pris en photo dans mon jardin…

Description

Comme souvent chez les rapaces, le mâle est appelé le tiercelet à cause de la différence de taille d’un tiers avec la femelle. Il présente un dimorphisme sexuel. Par exemple, le mâle a les yeux orangés alors que la femelle les a jaunes. L’avant du plumage (cou, torse et croupion) est teinté de roux chez le mâle. La femelle, elle, arbore des plumes des plumes blanches.

Épervier d'Europe mâle (Accipiter nisus) - rapace forestier - photo
Épervier d’Europe

 

 

 

En vol, vue de dessous le rapace, le plumage est strié sur toute la largeur, ailes incluses. De loin, la femelle plus grande peut-être confondue avec l’autour des palombes. L’envergure de l’épervier d’Europe est comprise entre 60 cm et 75 cm. Le poids de l’oiseau avoisine les 150 à 170 grammes pour les mâles et bien plus pour les femelles avec une masse légèrement supérieure à 300 grammes.

Habitat

Ce rapace chasseur d’oiseaux évolue dans différents types de milieu. On le voit en forêt, en plaine proche des bosquets, aux lisières, dans les jardins et même en ville. En fait, il s’accommode de presque tous les biotopes. Je l’ai déjà observé en train de chasser un martin-pêcheur sur un étang. En résumé, il se plaît dans les forêts de feuillus et de résineux.

Régime alimentaire

Ce petit rapace est ornithophage, c’est-à-dire un mangeur d’oiseaux. Ils constituent une grosse part de son alimentation. Lorsque la ressource alimentaire habituelle se fait rare, il se tourne vers les rongeurs. La taille des proies est fonction de la taille du rapace. La femelle aura plus de facilité pour chasser de « gros » oiseaux comme le Geai des chênes ou le Pigeon ramier. Le mâle capturera des passereaux allant de la mésange bleue à la tourterelle turque.

Reproduction

Le nid est fréquemment construit dans un résineux. Il est fait de branchages assemblés pour faire une coupe de la taille d’une grande assiette. La femelle dépose 3 à 5 œufs qu’elle couvera pendant près de 40 jours au total. Le nourrissage des poussins dure en moyenne un mois.

Comportement

Pour l’avoir vue de mes propres yeux, la chasse de l’épervier se fait avec un vol battu suivi de vol plané au raz du sol. Il prend de la vitesse, passe au-dessus d’un mur ou d’une haie et fond sans prévenir sur les oiseaux affairés. Il a un vol furtif et peut virer à vive allure. L’attaque-surprise est sa tactique de chasse. Il peut aussi repérer les oiseaux du haut d’un arbre et les poursuivre en slalomant entre les arbres si besoin. Ce comportement rend difficiles les observations. En plaine, il est parfois possible de distinguer sa silhouette et son plumage caractéristique lors d’un survol.

Cri de l’Épervier d’Europe

Un des moyens d’identification de l’Épervier d’Europe est de connaître le cri de ce rapace diurne. Voici un extrait de ce que vous pouvez entendre dans la nature.

Son statut en forêt de Fontainebleau

La forêt de Fontainebleau accueille l’Épervier d’Europe. Je ne saurais dire le nombre de couples présents. Mais je suppose qu’ils doivent avoir de grands territoires de chasses, ce qui rend le comptage délicat. Cette population de rapace est partiellement sédentaire en France. L’hiver accueille des migrateurs provenant des contrées nordiques.

 

Épervier d'Europe mâle (Accipiter nisus) - rapace de la forêt - photo
Photo de l’épervier d’Europe

Migration prénuptiale et postnuptiale

Si vous êtes intéressé par la question de la migration des rapaces, je vous invite à consulter les relevés de passage sur les différents sites de comptage en France. Cette notion de nombre vous donnera une idée des populations d’Accipiter nisus.

Rencontres avec Accipiter nisus

J’avais l’habitude de nourrir les passereaux chaque année avec une mangeoire. Mésanges et autres petits oiseaux fréquentaient ce distributeur de graines. Des années durant, je n’ai pas observé d’effervescence spéciale autour de ce point de restauration. Les boules de plumes habituées à venir faisaient la queue lorsqu’un jour où je me trouvais proche de la fenêtre, j’ai vu partir simultanément tous les oiseaux. Ils poussaient tous des cris d’alertes en fuyant sur le côté gauche du terrain.

Par expérience, j’ai identifié immédiatement le cri d’alarme des apeurés. Scrutant l’extérieur discrètement, je découvre un Épervier d’Europe posé sur la mangeoire, l’air dépité d’avoir raté sa proie. Voyant une chance de le prendre en photo, j’ai sorti mon reflex et suis monté à l’étage pour faire quelques clichés. Ce fut ma première rencontre.

Une autre fois, il est venu de plein fouet s’écraser dans la haie, cassant quelques branches. Il semble que ce comportement de chasse est fréquent. Je vous expliquerai cela un peu plus loin.

Ma dernière rencontre a 4 ou 5 ans. Je traversais en voiture un village en bordure de forêt de Fontainebleau. En son centre se trouve un large dos d’âne. Ce jour-là, un épervier avait capturé une tourterelle turque. Il maintenait sa proie encore vivante au sol, au milieu de la route, sur le dos d’âne. Devant ce spectacle incroyable, les automobilistes de chaque côté de la route se sont arrêtés pour observer l’issue de cette chasse. La scène dura bien une bonne minute. Le rapace les ailes écartées, devant la pression qu’exerçait tout ce monde a relâché la tourterelle qui s’envola sans demandé son reste.

Mais c’était sans compter la rapidité de l’épervier qui la rattrapa et la percuta en vol, au-dessus de la route dans un nuage de plumes. Fin de l’histoire !

Pour aller plus loin

LE SAVIEZ-VOUS ? En anglais, Épervier d’Europe, se dit Sparrowwhawk (voir Sparrow-whawk).

 

En fauconnerie, il est rangé dans la catégorie oiseau de bas vol, car lors du lâcher l’épervier poursuit directement sa proie sans avoir besoin de prendre de l’altitude.

Et vous, avez-vous déjà observé l’Épervier d’Europe ?

12 commentaires

  1. Roseline Kassap-Riefenstahl

    Merci pour ce bel article, Djamal!

  2. Bonjour Djamal,
    Un grand merci pour ce travail très intéressant, bien documenté et agréable à consulter.
    Pour ma part, première observation d’un épervier d’Europe ce matin. Sur le toit de ma grange. Comme beaucoup je présume, j’ai aussi sorti mon réflex. Suite à votre commentaire, sa présence s’explique sans doute par les mangeoires que je place sur ma terrasse, couverte, juste en face… Pour info, je suis en Quercy Blanc, sud-ouest du Lot.
    Amicalement

  3. Bonjour Djamal,
    Merci pour ton récit, toujours très agréable à lire et bien documenté, et ta description minutieuse de l’épervier d’Europe.
    Pour le cri de l’oiseau, je n’ai pas pu l’écouter, le serveur m’en a refusé l’accès, mais ce n’est pas bien grave.

    Grosses bises, et bonne semaine photographique avec des rencontres hautes en couleurs : c’est l’automne !
    Brigitte.

  4. Bonjour,
    Et bien, il y a 5 minutes dans mon jardin, un épervier a attrapé un rouge-queue… et il est en train de le dévorer. C’est la première fois que cela se produit. Merci pour les photos qui m’ont permis d’identifier cet oiseau ! Bonne continuation

  5. Bonjour, j’aime bien ta rubrique et tes photos et leurs commentaires intéressants. C’est avec plaisirs de suivre tes articles merci

  6. Bonsoir Djamal,

    Merci pour cette séance de rattrapage d’été..

    Là seule occasion d’observer en vol l’épervier en ce qui me concerne est lorsque les hirondelles poussent leur cri d’alarme dans le ciel et qu’elles sont poursuivies par l’épervier.
    Lorsque la scène se passe au dessus de ma maison, je crains toujours qu’une hirondelle se fasse attraper mais fort heureusement cela n’est jamais arrivé sous mes yeux !

  7. un grand merci pour vos magnifiques photos et leurs commentaires intéressants , concis et précis . J’ai déjà vu un épervier d’Europe femelle mangeant un pigeon dans ma cour d’un village de la moyenne vallée de l’Oise inondable .

  8. J’aime beaucoup ta rubrique. Les photos sont magnifiques. Et t’es explications très claires. J’attend avec impatience ton prochain article.
    Amicalement,
    Maryse

    • je partage complétement ces compliments , un grand merci , je fais suivre à mes petites filles ( 8 et 10 ans) qui sont très intéressées par la faune et la flore .

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