Le chevreuil (Capreolus capreolus) est un petit cervidé gracieux, fin et timide. Habitué aux plaines à bosquet, il trouve en forêt de Fontainebleau un espace de liberté plein de ressource, mais aussi plein de dangers. Bien que je ne le recherche pas particulièrement, il m’arrive de croiser ce mammifère lors de mes sorties photo. Voyons ensemble pourquoi…
Caractères physiques
Il est facile de distinguer le mâle de la femelle grâce à un dimorphisme sexuel. Le chevreuil mâle (appelé brocard) porte des bois tandis que la chevrette en est dépourvue. En général, le mâle est plus grand et plus lourd. Au garrot, ils mesurent un peu plus de 60 cm avec un léger avantage de 3 à 5 cm pour le brocard. Quant au poids, monsieur peut facilement faire 10 kg de plus que madame.
Cet ongulé à les sabots fendus. Chaque jambe repose sur deux doigts. La trace de pas des sabots est simple à identifier, car cette empreinte est caractéristique. Il s’agit des deux doigts sur lesquels repose la jambe de l’animal.
Le pelage du chevreuil est roux l’été et plutôt beige foncé à marron l’hiver, ce qui suppose qu’il effectue la mue de son pelage, deux fois par an. On ne le voit pas sur les photos, mais chaque animal possède une tache blanche sur le postérieur appelé miroir. Le faon, à sa naissance, a une robe tachetée lui permettant un camouflage dans les hautes herbes. Cette appellation change à partir de l’âge de 6 mois. À partir de là, on l’appelle chevrillard jusqu’à l’âge d’un an.
Le brocard renouvelle ses bois (cornes) chaque année. Hors période de reproduction, il peut très bien s’accommoder d’une vie en solitaire. Par contre, en plaine l’hiver, les bêtes se regroupent. Ces formations peuvent compter une bonne dizaine d’individus.
Période du rut du chevreuil
Le rut du chevreuil précède celui du cerf. Effectivement, les accouplements ont lieu entre la mi-juillet et la mi-aout, au cœur de l’été. À cette époque, il n’est pas rare de voir les mâles se poursuivre. J’ai souvenir d’une balade près de chez moi sur un chemin forestier. J’entends le bruit d’un galop sans discerner sa provenance. D’un coup, un premier cervidé me passe devant. Surpris, je le regarde s’éloigner. Le temps de comprendre pourquoi il fuyait, je vois passer un deuxième animal comme une flèche. Là, j’ai compris que j’avais affaire à une histoire de territoire entre mâles (en lien avec la reproduction).
Ses prédateurs
En forêt, le prédateur naturel est le renard. Ensuite, parmi les causes de mortalité, il y a les chocs avec les voitures et les chasseurs lors des plans de chasses annuels. Dans les régions où ils sont présents, le loup et le lynx viennent s’ajouter à cette liste.
Rôle écologique
En tant que ruminant, le chevreuil contribue au maintien des milieux dans lequel il se trouve. Il évite ainsi la fermeture par la végétation arbustive. Sa présence est bénéfique pour la micro faune qui profitent de ces zones dégagées pour circuler ou pour recevoir un peu plus de lumière.
Informations diverses
Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur ce cervidé. Pas mal de sites internet vantent leurs recettes de cuisine à base de ce type de gibier. En ce qui me concerne, je ne mange pas de ce pain-là ! J’aime mieux le voir évoluer dans la nature.
Ce mammifère a des habitudes qu’il convient de connaitre pour le prendre en photo. Généralement actif le matin et en fin d’après midi, il se déplace vers sa zone de nourrissage à ces moments. Doté d’une mauvaise vue, mais d’une ouïe fine et d’un très bon odorat, il vous faudra connaitre la direction du vent avant de vous lancer à sa découverte, sous peine de ne rien voir !
Le cri de l’animal
Une des particularités qui surprend le plus le néophyte est d’entendre un aboiement sonore ressemblant à celui d’un chien. Quand l’animal est inquiet, il se rapproche de ce qui l’intrigue pour l’identifier. Rappelez-vous, il a une mauvaise vue. Et si sa première impression est confirmée, il poussera un aboiement, une sorte de cri d’alerte à l’adresse des petits ou de ses congénères.
À savoir : Ce mammifère forestier de la famille des Cervidae est aussi présent dans les champs cultivés aux lisières au même titre que Lepus europaeus.
Merci beaucoup pour cet article fort intéressant et bien détaillé.
La vie dans la forêt, notamment celle de Fontainebleau, mérite que l’on se penche quelques instants afin d’y découvrir les habitudes de la faune, l’évolution de la flore etc …
Merci Dominique de nous confier vos sentiments sur cette belle forêt 🙂