Parmi les insectes bizarres, il y a le Méloé enfle-bœuf (Meloe proscarabaeus) appelé aussi Méloé printanier. Ce coléoptère lent qui ne vole pas appartient à la famille des Meloidae qui comprend 2500 espèces dans le monde. Ce qui fait l’intérêt de cette espèce est son mode de reproduction et son incapacité au vol. Mais voyons ces particularités ensemble.
Description
La forme de son corps est ovale ou oblongue. Sa taille a une longueur de 3 centimètres en moyenne. Son aspect est principalement noir brillant. Sa tête, son pronotum et ses élytres sont ponctués. Leur surface n’est pas lisse. D’ailleurs cet insecte floricole ne vole pas, car ses élytres sont courts. Il possède un long abdomen de 5 segments. Il a six pattes noires avec des reflets bleus. Le mâle a des antennes coudées composées d’une dizaine d’articles. Mâle et femelle ont un dimorphisme sexuel. Alors que la femelle a un long abdomen mou, le mâle est plus court.
Habitat
Meloe proscarabaeus est répandu en France tout au long de l’année. Cependant, en Île-de-France et plus plus particulièrement en forêt de Fontainebleau, il est présent des mois de mars à mai. On le trouve le plus souvent dans les prairies, les pelouses fleuries et les bords de chemins. Ces milieux devront être ouverts et plutôt secs.
Reproduction
La reproduction du Méloé enfle-bœuf a lieu au printemps de mars à mai avec un pic au mois d’avril. Une fois fécondée, la femelle recherche un endroit adéquat pour pondre ses œufs. Elle creusera un trou pour déposer ses œufs puis un autre un peu plus loin, répétant l’opération plusieurs fois. Au total, plusieurs milliers d’œufs auront été pondus.
Régime alimentaire
Les imagos, ne pouvant pas voler, ont un régime alimentaire végétal. Phytophages, ils consomment divers types de plantes. Par contre, ce n’est pas le cas des larves du Méloé enfle-bœuf.
Particularités
Comme les œufs ont été pondus au sol et que la source de nourriture ne s’y trouve pas, les larves appelées triongulin doivent trouver le moyen d’en trouver seul. Pour y arriver, elles grimpent sur les fleurs mellifères et attendent leur moyen de transport. Lorsqu’une abeille, un bourdon ou tout autre hyménoptère vient sur la plante, elles s’agrippent sur le dos de celui-ci. En fait, elles se servent des insectes pollinisateurs pour se rendre dans le nid de l’hôte. Une fois sur la place, la larve commence son rôle de parasite. Dans un premier temps, elle se nourrit des œufs trouvés. Au fur et mesure de sa croissance, elle changera son mode d’alimentation pour se tourner vers le nectar et le miel.
Lorsque les coléoptères se sentent en danger, ils produisent un liquide contenant de la cantharidine. Il s’agit d’une substance chimique irritante qui peut causer une sensation de brûlure lorsqu’elle est en contact avec la peau ou les yeux. Elle est également connue pour provoquer des lésions et des cloques. La sécrétion est produite pour dissuader les prédateurs.
Son statut en Île-de-France
Le Méloé printanier est protégé en Île-de-France depuis un arrêté du 22 juillet 1993.
Merci Djamal de nous faire découvrir les merveilles de la nature. Cet article m’a beaucoup appris.
Merci
merci pour ces précisions sur le méloé mal connu. Bonne journée de découvertes
Bonjour Djamal,
Merci pour cet article étonnant !
Pourquoi « enfle-boeuf » ?
Je suis certaine que tu as encore de nombreuses espèces tout aussi remarquables dans le massif bellifonain… Belles découvertes à venir….
Prends soin de toi, je te souhaite une semaine d’émerveillements.
Brigitte.