Bondrée apivore (Pernis apivorus) en forêt de Fontainebleau

Bondrée apivore (Pernis apivorus) – Rapace insectivore

La bondrée apivore (Pernis apivorus) est un rapace migrateur qui revient au printemps en forêt de Fontainebleau. J’aimerais vous présenter cet oiseau de grande envergure et son mode d’alimentation particulier. Pas facile à photographier malgré sa présence dans la région, j’étais au bon endroit au bon moment !

Comment identifier la bondrée apivore d’un autre rapace ?

Sur Fontainebleau, les confusions sont possibles entre la buse variable et Pernis apivorus. Les 2 espèces sont de grandes tailles et très souvent brunes et blanches. Ainsi, l’identification peut sembler hasardeuse à première vue. Maintenant, en prenant en compte les critères morphologiques spécifiques de ce rapace migrateur, on a une base de référence, voyons lesquels.

Ce dernier a une envergure comprise entre 1m30 et 1m50 soit en moyenne 10 cm de plus que Buteo buteo. Sa longueur suit la même logique, car le rapace insectivore mesure de 50 à 60 cm de long contre 5 à 10 cm de moins en moyenne pour l’autre rapace.

 

Bondrée apivore (Pernis apivorus) en vol

 

Les plumes de la queue de la bondrée sont plus longues et sa tête est plus petite. Ses yeux sont des billes jaunes. Son plumage est variable allant du brun au blanc sur le dessous des ailes et sur le poitrail. Les serres sont munies de griffes impressionnantes d’au moins 3 cm. Le bec est noir, court et légèrement crochu.

Une particularité du plumage liée à son mode d’alimentation est qu’autour du bec, les plumes sont plus rigides offrant une protection contre les assauts d’insectes piqueurs. Ainsi, même les narines sont étroites pour éviter la pénétration des bestioles.

Biologie/mode de vie

Son mode d’alimentation est différent des autres rapaces forestiers. Contrairement aux proies qui font l’objet de nourriture des faucons, buses et autres milans ou oiseaux de nuit comme la chouette hulotte, la bondrée apivore s’intéresse aux insectes qu’elle trouve au sol ou dans les trous d’arbres.

Une des caractéristiques de ce grand oiseau est qu’il se pose volontiers au sol pour rechercher sa nourriture. Elle consomme des hyménoptères de type bourdons, guêpes ou abeilles sauvages. Mais elle ne se limite pas aux insectes. Au printemps, à son arrivée ce rapace diurne complète volontiers son régime de base avec de petites proies capturées au sol comme les scarabées (hanneton par exemple), les invertébrés (vers de terre), araignées, des criquets. Si la situation se présente, elle peut consommer des lézards et d’autres petits vertébrés comme les grenouilles. Elle complètera son alimentation par des baies, des œufs d’oiseaux.

Dans tous les cas, ses serres sont des outils précieux pour déterrer profondément les couvins, œufs et rayons de miel à sa portée. Pour sa recherche de nourriture, l’oiseau passe beaucoup de temps au sol. Dans mon cas, je l’ai trouvé dans cette situation !

Période de présence

La bondrée apivore arrive sur le massif forestier de Seine et Marne fin avril à fin-mai. Elle repartira courant août pour l’Afrique tropicale pour un voyage de plusieurs semaines.

Reproduction

Sous nos latitudes, les couples se reproduisent entre fin mai et mi-juin, puis se servent de nids de corneilles ou de buses abandonnées. Ils peuvent également l’améliorer par l’apport de nouveaux branchages au sommet de grands arbres comme les chênes ou les résineux. Étant donné le type et les méthodes d’alimentation, ces rapaces insectivores reviennent souvent aux endroits qui leur permettent de trouver leur nourriture et qui ont le mérite d’avoir un couvert forestier tranquille.

La ponte est constituée de 1 à 3 œufs clairs et tachetés qu’ils couveront environ 35 jours. Le nourrissage des oisillons durera plus ou moins 40 jours jusqu’au moment où ils quittent le nid pour suivre les parents et apprendre à se nourrir seuls.

En forêt de Fontainebleau

Chaque année, je vois ce majestueux rapace lors de mes sorties nature. Il est un migrateur régulier sur plusieurs sites. L’espèce subit la baisse de la quantité d’insectes et une partie de ses effectifs est touchée par les chasses illégales durant son parcours migratoire. Par sa venue, il enrichit l’avifaune forestière et donne un côté exotique à cette belle forêt francilienne.

 

 

11 commentaires

  1. Bonjour Djamal,
    Merci pour ton blog que je lis avec enthousiasme et curiosité toujours aiguisée : mais comment peux tu évaluer à distance une différence de 5 à 10 cm de moins d’un animal à un autre ? Je n’y arrive pas, si ce n’est pas à portée de main, je doute que cet oiseau le devienne un jour, et c’est tant mieux pour sa survie.
    Encore une belle découverte offerte sur un plateau, et la photo du vol est superbe ! Félicitations Djamal !
    Les bondrées sont arrivés d’Afrique et prêtes à nicher actuellement…
    Prends soin de toi et de tes proches… même si l’envie irrésistible nous appelle au dehors, il nous faut résister.
    Cordialement.
    Brigitte DIDIER.

  2. Bonjour Djamal
    Pour un néophyte comme moi, ils se ressemblent tous !
    Merci de nous donner autant de précisions, mais je doute, si un jour j’en aperçois 1, de faire la différence avec une buse ou un faucon !
    Prenez soin de vous en ces temps d’épidémie.
    Amicalement

    • Hello Nelly,
      Le comportement de la Bondrée apivore est caractéristique car elle passe beaucoup de temps au sol à la recherche d’invertébrés.
      La buse sera plutôt perchée, à l’affût d’une proie.
      Le faucon crécerelle lui est plutôt dans les plaines ou en lisière mais il est raremement exclusivement forestier.
      Prenez soin de vous.
      Amicalement

  3. Que Dieu vous protège de cette pandémie

  4. Gabrielle Huegli-Jobin

    Merci, Djamal.
    L’image est magnifique.
    Chez nous il arrive un peu plus tard.
    D’après le site du « Vogelwarte Sempach », C’est une espèce menacée.
    Je ferais bien attention quand il y en a qui tournoient au dessus de nous.
    bonne semaine.
    Salutations.

  5. Bonjour Djamal

    Merci pour la découverte de ce rapace que je ne connaissais pas. Je ferai plus attention lorsque je verrai une bondrée.
    Quand nous pourrons ressortir…
    Heureusement nous avons la chance de pouvoir profiter des oiseaux du jardin.
    Bon confinement
    Françoise SURELLE

  6. Merci pour ces magnifiques photos qui mettent de la lumière en cette triste période.
    Prenez bien soin de vous
    toutes mes amitiés

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