Euglandina rosea en Seine-et-Marne (Île-de-France)

Euglandina rosea un mollusque terrestre peu recommandable

Le nom d’Euglandina rosea ne vous dira probablement pas grand-chose. Sous cette douce appellation et cette forme sympathique se cache un redoutable prédateur. En effet, Il s’agit d’un escargot carnivore qui se nourrit de congénères d’espèces locales. La France fait partie de ces régions du monde où cette espèce a été introduite. Je vais vous raconter comment j’ai découvert ce gastéropode et pourquoi elle représente une menace pour la faune locale en France.

Description

Tout d’abord, comparé à un escargot de Bourgogne, on voit bien la coquille spiralée et pointue de couleur brun orange. C’est la première chose qui m’a intrigué. Après, en regardant attentivement son corps orangé, je me suis demandé d’où provenait cette étrange bestiole dans mon jardin de Seine-et-Marne. J’ai pas mal traîné dans tous les recoins de la région et pourtant, je n’ai jamais vu cet animal. Adulte, une fois la croissance terminée, sa taille est d’environ 6 cm. Son corps allongé est surmonté d’une coquille mince et translucide.

Euglandina rosea l'escargot carnivore
Euglandina rosea

Habitat

Pour l’instant, je l’ai vu 2 fois dans mon jardin et dans une des rues de ma commune. Euglandina rosea semble présent dans les jardins là où gîtent les escargots communs (petit gris, de Bourgogne et escargot des bois). Sa présence atteste de celle des proies.

Euglandina rosea attaquant un escargot de Bourgogne

Provenance

D’où vient cette espèce invasive qui progresse en silence ? L’escargot carnivore est originaire du sud-est des États-Unis (Floride). Historiquement, il a été importé dans certaines îles du Pacifique pour lutter contre un autre fléau qui lui aussi avait été amené la main de l’homme.

Biologie

Ce gastéropode exotique est une espèce capable de se reproduire rapidement. Elle peut également survivre dans différents habitats, ce qui lui permet de coloniser facilement de nouvelles zones. Cette capacité d’adaptation accrue augmente encore les risques de prédateurs indigènes de subir une pression supplémentaire. L’espèce possède également une radula dentée, une structure caractéristique qui lui permet de racler les coquilles. Cette adaptation lui permet d’attaquer efficacement les escargots, dont elle se nourrit exclusivement.

Bref, il s’agit d’un désastre en cascade, car là où il a été introduit, des dizaines d’espèces de mollusques terrestres endémiques ont disparu dans certaines îles de Polynésie. Ainsi, sa présence dans les écosystèmes étrangers nuit à l’équilibre naturel. L’introduction d’Euglandina rosea a des conséquences indirectes sur la chaîne alimentaire. Par exemple, certaines espèces, comme les oiseaux (les grives) ou les hérissons, se nourrissent naturellement d’escargots. La diminution de ses populations due à la prédation peut entraîner une diminution de la disponibilité de nourriture pour ces prédateurs, perturbant ainsi l’équilibre écologique. Pour l’instant, le constat de terrain est limité car toutes les espèces subissent un déclin dont l’origine est divers et varié. Donc, cette conclusion est une projection de ce qui c’est passé ailleurs et qui pourrait être notre, dans peu de temps.

Particularités

Cet escargot a la faculté de pister le mucus (la bave) des mollusques l’ayant précédé. Grâce à cette capacité, il suit le même parcourt que sa victime jusqu’à la trouver et la manger comme vous le voir sur la photo ci-dessus.

Comment lutter contre invasion silencieuse ?

Ce combat est difficile en raison de sa capacité d’adaptation et de sa propagation silencieuse. Cependant, voici quelques mesures qui pourraient probablement limiter son impact et contrôler sa prolifération :

  • Sensibilisation et surveillance : Il est essentiel de sensibiliser le public des conséquences des dégâts d’Euglandina rosea et l’importance de signaler sa présence. Les autorités locales, les scientifiques et les organisations environnementales doivent travailler ensemble pour surveiller et recueillir des informations sur les populations d’Euglandina rosea.
  • Gestion des habitats : Il est important de préserver et de restaurer les habitats naturels des escargots indigènes, en particulier ceux qui sont menacés par cet escargot carnivore. Cela peut inclure la protection des zones humides, des prairies, des forêts et des jardins où les escargots indigènes prospèrent.
  • Restreindre les introductions involontaires : des mesures doivent être prises pour éviter son introduction involontaire dans de nouvelles régions. Cela peut impliquer des contrôles stricts aux frontières pour empêcher le transport involontaire du mollusque par le biais du commerce de marchandises naturelles (exemple : les plantes) ou des produits agricoles.
  • Surveillance et gestion active : Ses populations doivent être surveillées de près, en particulier dans les régions où elles sont déjà présentes. Des programmes de gestion active peuvent être mis en place pour réduire ses populations dans les zones où elles posent une menace importante. Cela sous-entend de prendre des mesures concrètes sur ce que l’on doit faire individuellement lorsqu’on trouve cette espèce.

La lutte contre cette espèce introduite dans notre écosystème nécessite une approche globale qui tienne compte des aspects évoqués ci-dessus.

Certes, il représente un grain de sable dans le rouage de l’écologie du territoire. Mais son absence des discussions sur la protection des espèces et des milieux qu’ils occupent laisse la porte ouverte à cet animal. La prévention et la sensibilisation sont essentielles pour minimiser les risques et pour protéger la faune régionale de France.

Statut en Île-de-France

En cherchant l’espèce sur le site de l’Agence Régionale de la Biodiversité d’ïle-de-France, je suis surpris de constater que son nom n’existe pas ! J’en déduis qu’on en sait peu sur sa présence et qu’elle n’est pas répertoriée.

2 commentaires

  1. Bonjour,
    Je pense avoir trouvé un escargot de ce type dans mon jardin.

    https://photos.app.goo.gl/7gsfJjcYoBvhPr2k9

    Je ne sais pas si je dois le déclarer et encore moins a qui.

    Je vis dans le var, je n’ai pas l’impression que ce soit normal d’avoir ce type d’escargot.

    En attente de vos conseils 🙂

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