Citron (Gonepteryx rhamni) - papillon jaune

Papillon Citron (Gonepteryx rhamni) la piéride jaune du printemps

Le papillon Citron (Gonepteryx rhamni) est un des rares insectes de la famille des Pieridae à animer la fin de l’hiver par sa présence. En effet le redoux des températures le sort de sa torpeur. Il entreprend la recherche de quelques fleurs mellifères à butiner pour reprendre des forces. Et puis la courbure de ses ailes et sa couleur jaune ou verdâtre clair donnent le départ dans l’année au début du printemps. Comme un signe annonciateur, le papillon citron se signale un peu partout, comme pour nous préparer aux beaux jours. Ce lépidoptère singulier de la famille des piérides fait partie des espèces présentes en forêt de Fontainebleau. Alors, faisons mieux connaissance avec cet insecte aux couleurs du soleil !

Description du papillon Citron

Une différence visible existe entre le mâle et la femelle. Les mâles sont bien jaunes alors que les femelles sont légèrement verdâtres. Il est possible de les voir presque blanches, de loin. On aperçoit un point sombre plus grand sur les ailes postérieures. Mais vue de dessous les points se révèlent orange. Les ailes ont une découpe tout en courbe. Elles ressemblent à des feuilles. Les yeux et les antennes sont bordeaux.

 

L’envergure du papillon Citron est comprise entre 40 et 55 mm. Les premières fleurs printanières lui procurent une source de nourriture indispensable. Le papillon a à sa disposition quantité de petites fleurs pour subsister dès le mois de mars.

Habitat

Cette espèce se rencontre un peu partout dans les habitats comme les lisières, les milieux ouverts avec buissons, les clairières et beaucoup sur les talus de bord de route. On l’observe également lors de ses passages dans les parcs et jardins à la recherche des premières fleurs à la sortie de l’hiver.

Plantes hôtes de Gonepteryx rhamni

La femelle choisit le nerprun (Rhamnus cathartica) ou la bourdaine (Frangula alnus) pour déposer sa ponte. Ces plantes nourricières sont de petits arbres de la famille des Rhamnaceae. Les 2 arbustes ont pour fruits de petites baies noires. D’ailleurs, ils se ressemblent un peu. Leurs présences favorisent le maintien du Citron. Par leur discrétion et par le fait qu’ils poussent sous forme d’arbustes buissonnants, ils demeurent inconnus de la plupart d’entre nous. C’est ce qui sauve d’une certaine façon l’existence de cette espèce.

 

Papillon Citron (Gonepteryx rhamni) - Papillon de la forêt de Fontainebleau

 

L’unique ponte de la femelle intervient dès le mois d’avril. La chenille commencera sa croissance à partir du mois de mai.

Cycle annuel

Ce papillon est un cas intéressant pour les curieux de nature. Figurez-vous que l’imago a une durée de vie longue. Le papillon Citron naît durant l’été et se cache aux premiers froids de l’automne. Il hiverne de manière à « renaître » à la fin de l’hiver. Il vole, selon les années, entre mars et avril. La femelle pond ses œufs courant avril, mai. La durée de vie du papillon Citron est au moins égale à 8 mois. C’est un peu le record de longévité dans le mode des rhopalocères français. Pas mal, non !?

 

Citron (Papillon Citron (Gonepteryx rhamni) - Papillon de la forêt de Fontainebleau ) - papillon diurne

Le réveil du Citron

Saviez-vous que le Citron est un papillon qui hiverne le froid venu ? Il attendra des températures clémentes à la fin de l’hiver à la recherche de quelques fleurs délicieuses. Cachés sous une écorce ou dans un grenier, mâles et femelles vont perpétuer l’espèce aux premiers signes de réchauffement. Mais la première chose sera de se réchauffer à l’abri du vent dans les herbes. Sa grande surface alaire sera précieuse pour accumuler la chaleur nécessaire au fonctionnement des muscles du vol.

 

Papillon Citron (Gonepteryx rhamni) - Papillon de la forêt de Fontainebleau - photo

 

Gonepteryx rhamni est des premiers papillons diurnes que je j’aime observer à la sortie de l’hiver. Dans la fraîcheur du matin, encore engourdie par la nuit, le citron se laisse facilement photographier. Plus tard dans la matinée, si la température monte, il se montrera méfiant. D’ailleurs si vous aussi, vous souhaitez les prendre en photo, je vous conseille de lire cet article et d’utiliser les bonnes méthodes pour photographier les papillons.

Si les papillons de la forêt de Fontainebleau vous intéressent, vous avez à votre disposition la compilation de mes observations sous forme de liste.

Ce travail minutieux nécessite temps et patience.

Pour centraliser ces informations, j’ai préparé à votre intention un ebook sur la famille des nymphalidés rencontrés lors de mes sorties photo. Je vous présente 33 espèces et 77 photos dans un document de 88 pages commenté et enrichi de textes.

 

7 commentaires

  1. Bonjour Djamal,

    Merci pour ton article et tes photos superbes, et toujours plein d’intérêts ! J’adore !

    Bon dimanche !
    Cordialement.
    Brigitte.

  2. Michel-Alain du Locle (Suisse)

    Je viens de me documenter sur le Gonepteryx Rhamni, autrement dit le « Papillon Citron ».
    Pourquoi lui ?
    Parce que je n’en ai plus vus depuis au moins trois ans dans une nature forestière et florale n’ayant quasiment pas changé.
    C’est vers les mille mètres d’altitude dans le Jura, en principe où ils étaient aussi « abondants » qu’en plaine, lors des chaudes journées de juillet.
    Mais, dans toute la littérature que je viens de consulter, rien n’est mentionné sur les pattes, aussi jaunes que les ailes pour « l’imago. »
    Très faciles à « attraper » à mains nues, notamment posés sur les « œillets du poète » ou œillets de Chine en juillet, ils semblent « somnoler » ou demeurent très concentrés pour « pomper » le nectar.
    En le maintenant doucement immobilisé avec ses ailes fermées entre deux doigts (ils ne laissent aucune trace d’écailles, puisque tenu par la surface extérieure des ailes), les pattes s’accrochent à la peau, comme de petites « griffes », ce qui n’est pas le cas pour un autre papillon. De plus, il tombe en léthargie et l’on peut facilement le reposer au sol sur le flanc, sans qu’il reprenne son envol durant plusieurs minutes.
    Et c’est là qu’on peut le photographier au millimètre au-dessus sous toutes les coutures.
    De plus, en le laissant « couché » sur une surface lisse, en même temps qu’on s’est éloigné de quelques mètres, l’on peut l’observer à distance.
    D’abord, il se redressera sur ses pattes « agrippantes » puis comme si de rien n’était arrivé, il reprendra son vol.
    Mais, stressé, il « foncera » comme une fusée vers le haut, comme s’il avait gardé une « mémoire » de ce qui lui était arrivé.
    En somme : j’arrivais à « hypnotiser » ce papillon quasiment à chaque fois, et c’était rigolo qu’en présence de témoins directs, j’arrivais à leur montrer qu’un papillon « faisait le mort », alors qu’il ne se débattait pas pour s’enfuir, resté intact dans ses forces.
    Maintenant, ce n’est plus possible, puisque ils ont quasiment disparu !

  3. Un grand merci Djamal pour vos intéressants partages accompagnés de vos superbes photographies et indications complémentaires. C’est toujours un plaisir digne d’intérêt.
    Le papillon citron est vraiment exceptionnel à plus d’un titre. Je vous partage ce que j’ai lu à son propos:
    Incroyable… mais vrai: le Citron hiverne dans la neige et la glace. Pour ce faire, il se cache dans des plantes toujours vertes, lierre ou houx. Pour ne pas geler, il a un truc que d’autres animaux hétérothermes emploient: il remplace une partie de l’eau de son corps par une sorte d’anti-gel, mixture d’alcool, de protéines et de sels. Le tissu cellulaire survit ainsi sans dommage même à des températures extrêmement basses. Respiration et métabolisme sont réduit au minimum pendant cette diapause hivernale.
    Tiré du livre: Nos papillons d’Emmanuel de Bros et Thomas Ruckstuhl

  4. Bonjour Djamal,

    Ces petits papillons « citrons » sont annonciateurs du printemps !
    Couleur soleil et pouvant se confondre parmi certaines feuilles, ce papillon citron est très bien représenté par vos belles photos et sa description intéressante – car pas forcément connu de tous -.

    Belles promenades photographiques à Vous à l’approche du printemps.

    Cordialement.

    Dominique

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