L’oedipode turquoise (Oedipoda caerulescens) est un criquet à ailes bleues typique des chemins sableux de la forêt de Fontainebleau. De la famille des Acrididae, cet orthoptère se différentie des sauterelles avec ses antennes courtes. Il fait partie des 110 espèces françaises à découvrir. Ses particularités morphologiques laissent les observateurs assez surpris. Mais que cache ce criquet thermophile ?
Description
De couleur cryptique, il offre un camouflage parfait dans les milieux qu’il fréquente. Le mâle est plus petit que la femelle. Il mesure de 15 à 20 mm alors que la femelle est plutôt autour de 20 à 30 mm de long. Les élytres sont de même teinte que le reste du corps. Elles sont marquées par 2 ou 3 bandes foncées. Les ailes postérieures, visibles uniquement en vol, sont bleu turquoise bordées de noire.
Autre détail intéressant, l’oedipode turquoise adopte plusieurs couleurs s’adaptant au substrat sur lequel il vit. En effet, comme vous pouvez le voir sur la photo plus bas, la femelle est de couleur rouille. On peut en observer des gris clairs et des gris foncés. Le criquet bleu semble pouvoir apprécier ce qui lui permettra de se fondre au mieux dans le décor minéral et végétal.
Habitat/Milieux
Étant donné qu’Oedipoda caerulescens est une espèce xérothermophile (qui aime la chaleur et la sécheresse), on imagine très bien le type d’endroit où il est possible de la trouver. Sur le massif forestier de Fontainebleau (Seine-et-Marne), elle est présente dans les plaines ouvertes et ensoleillées comme la plaine de Chanfroy. Le sol est souvent sableux avec une végétation rase.
L’espèce apprécie les lisières rocheuses ensoleillées, les prairies rases, les carrières, les sablières voire même les bordures de voies ferrées. Les sols caillouteux peuvent aussi faire l’objet de recherches pour le criquet rubané.
En y regardant de plus près, on note que sa présence dépend dans une large mesure d’exigences liées à l’environnement. Un milieu d’herbes rases, du sable, des cailloux, du soleil permettent au criquet turquoise de servir de marqueur écologique. En effet, que le biotope se referme, que la végétation recouvre intégralement le sol et cette espèce décline rapidement.
Parfois, seules de petites parcelles correspondent au type d’habitat de l’oedipode bleue. La pousse d’une strate de végétation qui couvre et qui ferme l’accès au soleil de ces insectes terrestres menace son habitat. Sédentaire dans l’âme, des études ont montré qu’il y a une très faible dispersion des populations en place. Les trois quarts des criquets bleus se déplacent de 50 m. Un infime pourcentage va sur quelques centaines de mètres dans la mesure où un corridor ne présentant pas trop d’obstacles.
Le saviez-vous ?
Le criquet à ailes bleues est quasiment silencieuse et n’émet que peu ou pas de stridulation.
Nourriture
En tant qu’insecte herbivore, le criquet à ailes bleues se nourrit de graminées de type poacées. Il s’agit de différents types d’herbe que l’on trouve dans les prairies.
Reproduction d’Oedipoda caerulescens
Les œufs pondus l’année précédente éclosent entre juin et juillet. Le temps que les jeunes criquets se développent pour atteindre le stade adulte, il faut plusieurs semaines. La période de reproduction de ces orthoptères a lieu en août en Ile de France (la photo ci-dessous est datée du 22 août). Après l’accouplement, la femelle ira déposer ses œufs dans le sol.
Période de présence de l’oedipode turquoise
L’oedipode turquoise est observable pendant 3 mois environ entre juillet et septembre en temps normal (sauf bouleversement climatique important).
Je viens de photographier cette belle sauterelle bleue en Normandie aux Tourbières d’Heurqueville sur le bord de la Seine . Elle est magnifique envol car c’est là que l’on voit ces ailes bleues.
Bonsoir Djamal ,
Encore une petite bête que je ne connaissais pas, bien jolie, en tout cas, bon wk à vous.
Au plaisir de vous lire Nelly.
Merci Djamal!!pour ces jolies photos J’ai photographié un grand criquet cet été, à 1800 mètre d’altitude, Il avait plus de 5 cm de long et les ailes rouges, il était très impressionnant, je ne sais pas comment il se nomme. Je cherche à en savoir plus. bonne soirée gabrielle
Peut-être l’espèce Oedipoda germanica ! À vérifier sur internet en le comparant avec votre photo.
Merci Djamal. C’est toujours un plaisir de découvrir ce que vous avez observé et qui souvent m’échappe. c’est vraiment sympa de votre part de partager vos observation qui me permet alors de regarder d’un peu plus près ce qui m’entoure. bonne nuit!
Merci Gabrielle.
bonjour Djamal et merci. en Septembre/octobre lorsqu’on marche sur un terrain un peu sec et caillouteux on en voit sauter devant nous à tous les pas. Amitiés
Bonjour Djamal,
Merci pour ton article très intéressant et tes photos, preuve de ta patience, ta curiosité et de ton œil averti pour nous présenter des images de qualité. J’ai déjà rencontré ce criquet, mais tu m’as appris au niveau de ses mœurs et sur son habitat : c’est vrai que je ne l’ai jamais vu dans mon jardin, bien planté, puisqu’il préfère les milieux plus désertiques.
Bonne continuation et de jolies découvertes parmi la faune et la flore bellifontaine !
Amitiés.
Brigitte.
Avec des lecteurs passionnés comme toi, c’est un plaisir de partager ma passion pour la nature.
Au plaisir de te lire.
Merci beaucoup pour tous ces renseignements sur les criquets à ailes bleues, je connais très mal ces insectes mais j’ai plaisir à les voir s’envoler en marchant sur certains chemins sablonneux lorsqu’il fait chaud. Très souvent, je les ai vus accompagnés de criquets à ailes rouges (en moins grand nombre). Est-ce aussi le cas en forêt de Fontainebleau ?
Bonjour Bertrand, oui nous avons des criquets à ailes rouges mais pas des oedipodes mais le caloptène italien qui reste très localisé sur le massif forestier.
Cdlt
Merci Djamal pour ces superbes photos!
J’avais observé ce criquet aux jolies ailes dans des terrains schisteux qui faisaient des « collines noires » dans les Alpes de Haute-Provence vers 1974. Comme ils se confondent avec le terrain où ils vivent, ceux que j’avais vus à cette époque étaient beaucoup plus foncés. (Il paraît même qu’il en existe sur les terrils du Nord qui sont pratiquement de couleur noire.)
Sur la forêt de Fontainebleau, j’en ai vu près du « petit-mont Chauvet » mais la couleur étant très claire, j’ai j pensé que c’était juste « une espèce qui ressemble ». Hé bien non.
Merci pour cet aricle où je vois a quel point cet insecte est capable de mimétisme.
Merci pour vos observations complémentaires.
Merci pour ces illustrations, j’ai beaucoup appris.
Bonjour,
merci pour toutes ces infos ! Je ne connaissais pas cet orthoptère, je me passionne pour eux depuis quelque temps depuis un inventaire orthoptères dans le Finistère… pas le même climat que chez vous donc pas de bel Oedipode turquoise…
Merci pour ce que vous partagez, j’adore lire vos articles !
Merci Aurore, au plaisir de vous lire !