Corydale solide (Corydalis solida) - Fleur rare de la forêt de Fontainebleau

Corydale solide (Corydalis solida)

Le Corydale solide (Corydalis solida) est une plante vivace herbacée de la famille des Fumariaceae. Cette fleur vernale de la forêt de Fontainebleau a fait l’objet de mon attention, car il s’agit d’une espèce déterminante Znieff (Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique). Elle a donc un statut de protection. Étant donné sa faible répartition en Île-de-France, il me paraissait intéressant de faire un focus sur ce monde végétal.

Description

Le premier détail qui saute aux yeux est la forme des fleurs qui ressemble à des éperons recourbés pointant vers le haut. Cette plante printanière mesure entre 10 à 30 cm de haut. La tige est sans poils et lisse. À la base se trouvent 2 à 4 feuilles vertes digitées formant des arrondis comme les doigts d’une main. Les fleurs sont roses tirant sur le violet à leur base. L’inflorescence d’une dizaine de fleurs se présente en grappe. Sous terre, cette vivace est nourrit par un bulbe.

 

Corydale solide (Corydalis solida) - Fleur sauvage de la forêt de Fontainebleau

Habitat

En forêt de Fontainebleau, cette espèce pousse en zone semi-ombragée dans des zones de feuillus. On peut l’observer sur le bord de chemin et en lisière localement. Celle-ci accepte une terre riche et fraîche. La plante se maintient sur un sol au PH basique jusqu’à légèrement acide.

Période de floraison

La floraison de la Corydale solide se déroule entre les mois de mars et avril. Cette période correspond au réveil des premiers insectes butineurs comme le bourdon terrestre (Bombus terrestris). Durant cette période de transition, la présence de cette fleur m’étonne par sa précocité. Mais comme la nature est bien faite, elle vient apporter un petit plus aux insectes qui, en attendant une végétation plus exubérante, peuvent venir se nourrir de cette nectarifère.

Corydale solide (Corydalis solida) - Plante rare d'Île-de-France

Répartition

Corydalis solida semble présente un peu partout en France. En Île-de-France après les années 2000, la principale concentration des plants se trouve dans le sud et le nord Seine-et-Marne. Ailleurs, il a été noté des pieds dans le Val-d’Oise et le nord de l’Essonne. Alors est-ce un manque de prospection qui la rend si rare ? Je ne sais pas !

Par contre, la trouver signifie se déplacer dès le mois de mars pour la localiser. J’imagine que ce n’est pas forcément ce que font la majorité des personnes qui sortent en forêt à cette période. Elles y vont pour cueillir des jonquilles. Je rappelle que la fleur qui fait l’objet de l’article est rare et qu’il ne faut pas la cueillir.

Menaces potentielles

Qu’est-ce qui pourrait nuire à la survie de la Corydale solide ? Plusieurs facteurs environnementaux et humains peuvent être incriminés parmi lesquels, il y a :

  • Étant donné le biotope dans lequel cette vivace pousse, un manque de lumière par fermeture du milieu peut la voir régresser.
  • À l’inverse, les coupes d’arbres laissant les plants en pleine lumière pourraient aussi leur porter un coup fatal.
  • L’action indélicate de particuliers qui chercheraient à faire des plantations dans leur jardin d’agrément.

Étymologie

L’étude de la signification des noms apporte des précisions sur ce que représente le sujet. Par exemple,  Corydalys désigne une alouette huppée qui par association morphologique compare l’éperon de la fleur à la huppe de l’oiseau. Quant à Solida qui signifie solide, elle pointe la densité du bulbe.

12 commentaires

  1. Gabrielle Huegli-Jobin

    Bonjour Djamal,
    Merci pour l’envoi de cette jolie fleur qui me rappelle mon enfance .
    À cette époque, il en fleurissait en grand parterre sous les buissons en bordure de la route qui menait à l’école.
    J’en offrait une fois par année un petit bouquet à ma maitresse.
    Je ne savais pas qu’elles étaient si précieuses.
    Je me faisais souvent moquer par mes camarades pour ce don si modeste.
    Aujourd’hui je suis toute émue à ce souvenir !
    Merci pour Ces explications bienvenues et de réveiller ma vieille mémoire
    Belle journée à toi.

  2. Bonjour Djamal,
    Merci, toujours très intéressant et bien documenté.
    Bonne semaine, prends bien soin de toi !
    Amicalement.
    Brigitte.

  3. Cette plante est une petite merveille, bien mise en valeur par vos photos.
    Merci de nous l’avoir fait connaître.

  4. Bonjour Djamal,

    Superbes photos de cette plante assez rare qui ressemble beaucoup a « Corydalys bulbosa » mais je crois qu’il s’agit en fait de l’ancien nom de la même plante, d’après ce que j’ai vu sur Wikipédia.

    J’ignorais qu’elle était présente en forêt de Fontainebleau et avec le beau temps, c’est le moment d’aller
    voir un peu du côté de la plaine de Chanfroy où le sol des lisières est dégagé et légèrement basique.

    Merci encore pour cet article très intéressant

    Jean

  5. Je connaissais la corydalis jaune, qui pousse sur les murs, en particulier.
    J’ai acheté des corydalis d’un joli bleu, qui sont en jardinière MAIS je ne connaissais pas cette espèce sauvage !
    Merci pour votre article et les photos qui l’accompagnent pour nous faire connaître cette si jolie plante.

  6. Bonjour,

    Merci pour ce bel article. Il se trouve que je me promène beaucoup dans la nature toute l’année, et j’ai découvert comme vous cette plante merveilleuse au bord d’une rivière près de chez moi dans l’est de la France l’année dernière au printemps. J’avais beau chercher le nom de cette belle, mais je fis chou blanc. Enfin je vais pouvoir l’intégrer dans mon répertoire de plantes sauvages en la nommant. Mille mercis à vous.

    Je lis avec beaucoup de plaisir vos articles qui sont riches et ludiques
    Continuez ainsi, cela fait du bien de découvrir à travers vos mails ce que l’on ne connait pas ou tout simplement oublié.

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